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A sa sortie en 1992, Batman, la série animée n’a pas déclenché de « batmania ». Rien à voir avec les années 1960, quand fut diffusée la série mettant en scène Adam West. Ni avec les années 2000 et l’engouement massif provoqué par la sortie en 2008 du film The Dark Knight de Christopher Nolan. Pourtant, l’aura de ce programme télévisé diffusé jusqu’en 1995 (visible sur Canal+ puis France 3 dans l’Hexagone) n’a cessé de croître en trente-deux ans.
Il s’agit tout simplement de « la meilleure série de super-héros », juge ainsi dans Forbes le critique américain Scott Mendelson, qui applaudit « son intelligence » à l’occasion de la sortie d’une édition en Blu-ray en 2022. Même son de cloche du côté des fans. « Dans certains épisodes, on trouve le meilleur Batman », s’enthousiasme-t-on par exemple aujourd’hui encore sur un serveur dédié au personnage sur la plateforme Discord.
L’impact culturel de ce programme est tel que les fans attendent de pied ferme son successeur spirituel, la nouvelle série Batman : Caped Crusader, qui sort le 1er août sur Prime Video. Il faut dire que la filiation saute aux yeux : même esthétique inspirée du cinéma des années 1940, même traits anguleux et même costume pour le justicier (tenue grise, ceinture jaune et yeux blancs en fentes). Ce choix est celui du producteur Bruce Timm, une des têtes pensantes de la série originelle, désormais épaulé par deux poids lourds d’Hollywood : J.J Abrams (Star Wars : L’Ascension de Skywalker) et Matt Reeves (The Batman).
Rien ne prédestinait pourtant Batman, la série animée à devenir un classique. Lorsque le projet se lance au début des années 1990, il s’agit d’un simple produit dérivé. C’est alors une commande lancée dans l’urgence par les studios Warner Bros pour faire le lien entre les deux films de Tim Burton, respectivement sortis en 1989 et 1992, rappelle Paul Dini, un des co-créateurs, lors d’une interview accordée au Monde pendant le festival d’Angoulême, en 2019 : « Nous avions très peu de consignes. Notre instruction principale était : “Prenez ce que vous préférez dans Batman et mettez-le à l’écran”. »
Au début des années 1990, Paul Dini et son compère Bruce Timm sont alors spécialistes des cartoons pour enfants. Ils ont d’abord collaboré sur le dessin animé Les Maîtres de l’Univers puis ont contribué aux Tiny Toons, une relecture des aventures du personnage de Bugs Bunny. Ils savent ainsi charmer le jeune public, cible principale de Warner Bros, en alternant humour et action sans violence. Ce savoir-faire leur permet de réactiver la veine enfantine du Batman des années 1960, dont ils lisaient les aventures quand ils étaient plus jeunes, tout en l’hybridant avec des inspirations plus noires et contemporaines.
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